1. |
Si tu reviens
03:24
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J’commence par me peindre la tête comme un tourne-disque
C’est beaucoup mieux que mon air bête et tellement moins triste
Je me griffonne les deux yeux en champlures dorées
C’est plus élégant que mes larmes en déluge
Parce qu’on s’est crié des mots qui ont sali tous nos plus beaux dessins
On a hurlé des chaudières d’encre noire sur le bonheur
Mais j’expose ma tête, mes yeux, mon cœur et mes mains
Si tu reviens.
Et puis je me dessine un cœur en calorifère
Pour pouvoir gonfler de chaleur notre montgolfière
J’me sers de l’empreinte de mes mains comme une couverture
Qui apaisera le chagrin, les blessures
Parce qu’on s’est crié des mots qui ont sali tous nos plus beaux dessins
On a hurlé des chaudières d’encre noire sur le bonheur
Mais ce tableau représentera le moi de demain
Un robot qui nous aidera à remonter les heures
J’t’expose ma tête, mes yeux, mon cœur et mes mains
Si tu reviens.
La tête comme un tourne-disque
et mes mains si tu reviens
Les yeux en champlures dorées
et mes mains si tu reviens
Et le cœur en calorifère
et mes mains si tu reviens
Et des mains pour te consoler
dans mes mains si tu reviens
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2. |
St-Michel
05:19
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Décoloré par la fin de l'automne
Le monde a l'air tout droit sorti de l'Est
Même la brume semble peser des tonnes
Vert, jaune et rouge, c'est tout c'qu’il me reste
Mes quatre feux de circulation
Comme autant de lumières au bout du tunnel
J’ai pas vraiment de nom, sinon :
Le fou qui quête au coin de St-Michel
M’as–tu vu quand ça tombe au rouge
Quand tu fais semblant de régler ta montre
Moi je cours quand plus rien ne bouge
Nord-Sud-Est-Ouest en soixante secondes
Chaque matin je reviens
Tendre la main
J’peux voir plus loin quand t’as le pied sur le frein
Quand t’as le pied sur le frein
Perdu dans un décor de chars
Pas de coussin gonflable, pas de job steady
On a tous des démons dans l'angle mort
Moi j’essaie même pu de les dépasser
Et j’attends qu’le ciel me fasse un signe
Que j’passe enfin de l'autre côté du pointillé
Si t’arrives à lire entre les lignes
Au milieu d'l'hiver, une rouge brûlée
Chaque matin je reviens
Tendre la main
J’peux voir plus loin quand t’as le pied sur le frein
Quand t’as le pied sur le frein
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3. |
Tête première
04:19
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Veux-tu sortir de la roue
Pour changer d’air
Quelque part
À l’abri de la poussière
Des horaires à genoux
Des nuits trop claires
Quand le gyrophare
Valse avec la civière
Veux-tu partir?
Veux-tu tenter le coup
Te laisser faire
Lancer le dard
En fermant les paupières
Qu’on s’éloigne des remous
Tête première
Et qu’on force le départ
Sans regarder derrière
Veux-tu partir?
Veux-tu un one-way pour le bout du monde
Pour te perdre dans le désert?
Veux-tu rattraper le soleil qui tombe dans la mer
Et enfin prendre ton temps?
J’te suivrais n’importe où
Je serais ton chemin de fer
Jamais de retard
Pour quitter nos repères
Je joue le tout pour le tout
Avant de me taire
J’ai mis trois mots clés
Collés sur ton frigidaire
Veux-tu partir?
Veux-tu un one-way pour le bout du monde
Pour te perdre dans le désert?
Veux-tu rattraper le soleil qui tombe dans la mer
Et enfin prendre ton temps
Pour qu’on s’éloigne des remous
Tête première
J’ai mis trois mots clés
Collés sur ton frigidaire
Veux-tu partir?
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4. |
La fanfare
04:11
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Qu’on nous casse les jambes
Pour avoir envahi le boulevard
S’il faut qu’on y rampe
J’aime mieux ramper que de me rasseoir
Qu’on nous crève les yeux
Pour avoir vu qu’on s’faisait avoir
S’il faut perdre les deux
J’aime mieux rêver que d’voir sans y croire
J’aime mieux ramper que de me rasseoir
Qu’on nous cloue la bouche
Pour avoir parlé dans notre langue
S’il faut qu’on la boucle
J’écrirai mes mots sur les murs des banques
Et qu’on nous brûle les bras
Pour avoir encerclé les fraudeurs
S’il faut de la douleur
J’aime mieux brûler que de blanchir au noir
Tant qu’il nous reste le cœur
Et la mémoire
Sept mille deux cent battements à l’heure
Comme une fanfare
Qui fait rougir les grandes artères
Jusqu’aux trottoirs
Dans une marée de lumière
Comme une fanfare
Qui reprend chaque soir
J’aime mieux rêver
Que d’voir sans y croire
Que d’voir sans y croire
Que de blanchir au noir
Que de me rasseoir
Mais qu’on nous laisse rêver…
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5. |
Vol plané
05:05
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Quand j’ai foncé dans l’garde-fou
Tout est tombé au ralenti
La tête en bas, les nerfs du cou
Comme des lampadaires pendus dans la nuit
Quand j’ai passé par-dessus bord
J’ai pas vu le film de ma vie
Un écran vide, la neige du nord
Pas de trame sonore qui pleure sa mélodie
Quand j’ai relâché les deux mains
Mes pieds ont perdu les pédales
Le vent m’a mis sur son chemin
Un plafond en rivière sous un plancher plein d’étoiles
J’étais léger
Comme une plume pour une fois
Le cœur gonflé
Pas d’enclume, pas d’tracas
Un long vol plané
Sans voile, sans ailes, sans toi
Quand j’ai foncé dans le garde-fou
C’était pour éviter la folie
À force de cogner sur le même clou
On perd sa tête
L’amour crochit
Comme le guidon de mon vélo
Le saut de l’ange dans l’eau glaciale
Moi j’aurai vu l’eldorado
Un plafond en rivière sous un plancher plein d’étoiles
J’étais léger
Comme une plume pour une fois
Le cœur gonflé
Pas d’enclume, pas d’tracas
Un long vol plané
Sans voile, sans ailes, sans toi
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6. |
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Le jour où elle m’a dit je pars
C’était vers six heures
Le soleil frappait dans le miroir
Rien n’annonçait le malheur
Mais tout est devenu si noir
Ça se répare-tu un cœur?
Le jour où elle m’a dit je pars
Je m’en n’attendais pas
Souvent on se dit que c’est juste une phase
Mais plus ça va, moins j’y crois
Plus s’agrandit l’écart
Ça s’réchauffe-tu un froid?
Le jour où elle m’a dit je pars
J’ai hurlé par en dedans
Et j’ai éclaté ma guitare
Sur le bras du divan
Quand l’écho de son dernier “trop tard“
Résonne autant
Ça s’recule-tu le temps?
Le jour où elle m’a dit je pars
Je suis devenu sourd
Le silence comme un vieux foulard
Qui ne demande qu’à faire le tour
Qui cherche encore à savoir
Ça s’recolle-tu l’amour?
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7. |
Faire semblant
03:44
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Ça fait combien de temps
Que je regarde dans le vide
Que j'accumule les rides
Par en dedans
Je replonge trop souvent
Dans du bonheur liquide
J'ai un désert aride
Dans le sang
Mais je ne veux plus faire semblant
Ça fait combien de temps
Que je force un sourire
Quand on m'demande de dire
C'que j'ressens
Je vis en noir et blanc
Sans sortir de la zone grise
Je fais juste couler les crises
Dans le ciment
Mais je ne veux plus faire semblant
Je préfère un coup de poing dans les dents
Que des mensonges crachés dans le vent
Ça fait combien de temps
Que je perds l'équilibre
Quand l’téléphone me vibre
Dans l’tympan
Et tous les morts vivants
Qui me suivent dans chaque ville
Qui me critiquent en file
Sur l'écran
Mais je ne veux plus faire semblant
Je préfère un coup de poing dans les dents
Que des mensonges crachés dans le vent
Ça fait combien de temps
Qu’on m’a collé une cible
J’préfère l'homme invisible
Comme avant
Je ne veux plus faire semblant et je montrerai les dents
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8. |
Complot d'enfants
03:16
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Nous partirons
Nous partirons seuls
Nous partirons seuls loin
Pendant que nos parents dorment
Nous prendrons le chemin
Nous prendrons notre enfance
Un peu d’eau et de pain
Et beaucoup d’espérance
Nous sortirons pieds nus
En silence
Nous sortirons
Par l’horizon
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9. |
Jouer des tours
03:46
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Je peux toucher le ciel, me dit-elle, “shiner” des vœux
Faire tomber l’étoile dans la cour
Je peux reculer l’heure en plongeant dans tes yeux
Dérouler l’été sur l’hiver mon amour
Mais toi tu disparais toujours
Mais toi tu disparais, connais-tu un autre tour?
Je peux sentir ta peau, me dit-elle, brûler la mienne
Juste en marchant côte à côte
Je peux nager les eaux qui parcourent tes veines
Face à face dans le métro mon amour
Mais toi tu disparais toujours
Mais toi tu disparais, connais-tu un autre tour?
Je peux verser des larmes, dit-elle, sur mes sourires
Faire danser nos verres de vin
Je peux bâtir un refuge pour deux dans ma tête
Quand je m’agrippe à tes mains mon amour
Mais toi tu disparais toujours
Mais toi tu disparais, connais-tu un autre tour?
Oh mon amour
Pourquoi pas disparaître ensemble
Résoudre le casse-tête du manque nuit et jour
Là on pourra peut-être arrêter de se jouer des tours
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10. |
Traverser les travaux
05:12
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T’as perdu ton porte-bonheur
Par un mercredi matin blême
T’avais le regard ailleurs
Ça fait longtemps que t’es plus toi-même
T’as perdu ton porte-bonheur
En plein milieu de la tempête
Et moi depuis j’vois ton coeur
Comme la pièce manquante au casse-tête
Mais tout va bien
T’as perdu ton porte-bonheur
En roulant à travers les pièges
Dans la boue des quarante heures
Ton corps gris sur un fond beige
T’as perdu ton porte-bonheur
Entre la job et la maison
Et quand t’éteins le moteur
On t’entend pleurer du salon
T’aurais dû ralentir pour traverser les travaux
Pour espérer t’en sortir en un seul morceau
Arrêter de brûler la chandelle par les deux bouts
Et courir comme un fou et sourire en faisant semblant que tout va bien
C’est tombé comme la noirceur
Et aujourd’hui t’as besoin d’aide
Tu regardes se faner les fleurs
Des rideaux fermés dans les fenêtres
Mais moi je serai ton âme sœur
J’vais t’aider à sortir de la brume
Retrouver ton porte-bonheur
Compter les étoiles une par une
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11. |
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Le moteur fait fuir les corbeaux
Le long d’la route vers Baie-Comeau
Le faux cuir du volant qui colle
Le temps suspend son vol
Deux saisons trois quarts plus tard
On roule avec un pneu d'secours
Toi et moi on trouve toujours
Un moyen pour pas que ça casse
Y’a pas qu'les trucks qui m'dépassent
Deux saisons trois quarts plus tard
Et combien d’autres encore
J’ferme la radio avant d'être sourd
Y’a des mauvaises tounes d'amour
Qui mériteraient de finir toutes seules
Les autres peuvent bien dire ce qu’ils veulent
Deux saisons trois quarts plus tard
Tu m'lis le napperon à voix haute
En soulignant toutes les fautes
Le vinyle du snack bar décolle
Depuis toi, j’touche plus le sol
Depuis toi, j’touche plus le sol
Deux saisons trois quarts plus tard
Tes cheveux longs dans le vent du nord
Quand on roule ensemble la route
Me semble plus courte, sans aucun temps mort
Au travers tes grands yeux clairs
J’peux voir la côte jusqu’à l’autre bord
Jusqu’à l’autre bord
Jusqu’à l’autre
Qui m’avait dit : « Est faite pour toi
Si vous “toffez” 8 mois »
J'ai pas l'choix d’lui donner raison
La route est belle de toute façon
Deux saisons trois quarts plus tard
Et combien d’autres encore
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12. |
Les hélicoptères
00:55
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Les hélicoptères
Qui tombent dans ma cour l’automne
Ne font pas de bruit
La friction de l’air
Le vent qui les tourbillonnent
Se taisent eux aussi
À l’aube de l’hiver
Je tourne dans mon lit
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13. |
Montagne russe
04:42
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Si c’est vrai qu’on a rien qu’une seule vie à vivre
Aujourd’hui j’la trouve vraiment dur à suivre
J’aurais voulu qu’on se prête au jeu sans s’en mordre les doigts
J’aurais voulu t’aimer tellement mieux, mais t’as tout ce que j’ai pas
Si c’est vrai qu’le temps arrange les choses, les doutes
Tu fais quoi quand on t’presse de choisir ta route
J’aurais voulu qu’on se prête au jeu sans qu’nos cœurs se mélangent
J’aurais voulu t’aimer tellement mieux, mais tu perdrais au change
Si c’est vrai que l’amour c’t’une montagne russe sans fin
Aujourd’hui j’me demande comment sauter du train
J’aurais voulu qu’on se prête au jeu, qu’on se fasse du bien
J’aurais voulu t’aimer tellement mieux, mais tu mérites plus,
Point.
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